LES FINALISTES DU PRIX GRATIEN-GÉLINAS 2024

Julien-Claude Charlebois

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Marie-Ève Huot

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Éléonore Brieuc

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Julien-Claude Charlebois | Marie-Ève Huot | Éléonore Brieuc |

 

par Maxime Côté

 

par Maxime Côté

 

par Julie Artacho

CORPS DE VERRE TREMPÉ

Julien-Claude Charlebois

« Un centre-ville où jamais rien ne se passe. Entre des séances de sport sur l’heure du dîner, des réunions de bureau, des soupers de famille, des retours de congé et des visites de condos, des professionnels voient le vernis de leur vie craquer, alors qu’un ouragan naît à l’autre bout du monde. Et il grossit. Et il s’étend. Est-ce qu’il va se rendre jusqu’à eux? Dehors, on dirait qu’il vente un peu plus fort qu’à l’habitude. »
— Corps de verre trempé

Julien-Claude Charlebois est originaire de Sainte-Thérèse. Après avoir terminé un baccalauréat en linguistique et traduction et une maîtrise en terminologie à l’Université de Montréal, il complète le programme d’écriture dramatique de l’École nationale de théâtre du Canada.  

La démarche d’écriture qu’il développe est formelle. Il se sert de la langue comme d’un ressort dramatique. En bâtissant ses textes sur des réseaux souterrains de non-dits, il fait en sorte que ses personnages se révèlent en ne révélant rien. Les thèmes qu’il aborde incluent les rapports de pouvoir, la santé mentale et la performance relationnelle.

Ses textes ont été mis en lecture à deux reprises : au Festival Mots de la Rive pour sa courte pièce Le piège à petits oiseaux et à la Maison Théâtre pour son texte jeune public L’enfant de trèfle, à l’occasion de sa participation à la résidence d’écriture Du fleuve à la Maison. Sa pièce documentaire Ka Uinaksheshet, coécrite avec Pierre Berlioux et Simon Riverin, est mise en scène au Monument-National dans le cadre de la résidence autochtone de l’École nationale de théâtre du Canada. Sa pièce Les eaux de surface est présentée à l’Université de Montréal par la troupe étudiante. En 2025, son texte Objets précieux sera publié dans la revue Les Écrits.   

 

PHOSPHÈNE

Éléonore Brieuc

« Adélaïde et Logan se détestent. Mathieu et Marie s’aiment. Et leur monde se renverse, alors que tous les hommes deviennent aveugles. »
— Phosphène

Éléonore Brieuc conclut son parcours scolaire à l’École nationale de théâtre en 2024 après diverses formations, notamment en massothérapie, en droit et en arts visuels, tout en faisant de la création collective pendant près de sept ans. Elle a également participé au projet "Avoir 20 ans en 2015", créé par Wajdi Mouawad dans l’optique d’accompagner une cinquantaine de jeunes dans leur passage de l’adolescence à l’âge adulte avec un programme à caractère artistique, social et philosophique, composé de voyages autour du monde et de sorties culturelles diverses.

Éléonore est indéniablement habitée par la viscéralité. Elle affectionne particulièrement les personnages qui ne se résignent jamais et les histoires qui soulignent la bizarrerie de l’existence humaine. Sa parole est – parfois malgré elle – engagée, toujours dans un imaginaire plus ou moins surréaliste, où revient la question de la violence : comment la pulsion de violence et le désir d’être aimé peuvent se côtoyer à l’intérieur d’une personne? Par-dessus tout, Éléonore aime écrire avec beaucoup plus de questions que de réponses et beaucoup plus d’optimisme que de réalisme.

 

Ce qui ne se dit pas

Marie-Ève Huot

« Sous le regard attentif voire bienveillant des arbres, la vie suivait son cours. Or la famille se doutait bien que le père, toujours parti, toujours pas là, toujours absent, gagnait sa vie et celle des siens de façon de plus en plus inavouable. Que l’enviable train de vie de la maisonnée reposait sur un savant échafaudage de dissimulations, de silences et de non-dits… Et voilà que le père meurt. Pour se sortir du puissant marasme émotif qui les englue, la mère, le fils et les deux filles – la grande et la petite – décident de vendre la maison et, surtout, tout ce qui s’y était accumulé. Mais on découvre peu à peu que la maison, à l’image du père, est littéralement faite de secrets. »
— Ce qui ne se dit pas

Marie-Eve Huot appartient à la nouvelle génération d'artistes engagés corps et âme dans la dramaturgie scénique enfance jeunesse.

En 2007, elle cofonde la compagnie Théâtre Ébouriffé avec laquelle elle crée cinq spectacles. Depuis 2016, elle dirige Le Carrousel, compagnie de théâtre. Son travail de metteuse en scène est présenté au Québec, au Canada, en Belgique, en France et en Espagne.

Elle est membre fondateur du Cube, centre international de recherche et de création en théâtre pour l'enfance et la jeunesse. Son premier texte pour le théâtre, Nœuds papillon, est publié chez Lansman Éditeur et a été créé en France, en Pologne et au Mexique. Sa mise en scène d'Une lune entre deux maisons de Suzanne Lebeau lui vaut le prix LOJIQ/RIDEAU Francophonie (2013).

En 2020, elle est devenue l'une des protégées du programme de mentorat des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle. En 2023, elle est finaliste au Prix Jovette-Marchessault. Décernée par le Conseil des arts de Montréal et le Théâtre ESPACE GO, cette récompense vise à reconnaître la contribution de femmes artistes du milieu théâtral montréalais.

À l'invitation du Conseil des arts et des lettres du Québec, elle est aujourd'hui artiste experte à la Commission Internationale du Théâtre Francophone (CITF).